Pierre Perrin, parcours d'un témoin
La qualité de ceux qui ont appris à regarder, c'est la perspicacité, l'aptitude à saisir la profondeur des choses derrière leur apparence.
Après s'être plongé au coeur du monde aborigène, Pierre Perrin s'est s'immergé, depuis le début des années 2000, dans la jungle urbaine et développe des projets liés au patrimoine et à l'architecture. Ses films, et ses photographies sur de grandes réalisations, en particulier dans le domaine de l'immobilier d'entreprise, témoignent là encore d'une conviction: il ne s'agit pas d'apprivoiser la matière, mais de la sublimer par une lecture instantanée. A travers des films time lapse sophistiqués ou des portraits d'hommes et de femmes, son travail témoigne par l'image des grands projets de notre époque.
Raconter l’homme libre dans son environnement naturel, libre mais menacé.
La décennie 90 est pour Pierre Perrin celle d'une priorité : garder la trace de peuples en voie d'extinction, dans un monde qui ne laisse plus de place qu'aux mutations accélérées. Avec l'écrivain Jean- Christophe Grangé, il réalise plusieurs reportages liés à la nature et à l'environnement, et notamment la série Nomades, témoignage sur les derniers hommes libres de la planète publié sur 60 pages par Paris Match. Persuadé de la pertinence de cette mission, Pierre Perrin s'entoure d'un petit nombre de photographes spécialisés qui partagent ses convictions et crée, en 1992, une agence de presse photo totalement autonome, Zoko Productions.
Témoigner, révéler, créer une histoire.
Pierre Perrin sera le premier à photographier une importante base soviétique en Pologne. Un scoop publié par le Figaro Magazine et qui lui permet d'intégrer le staff de l'agence Gamma où il couvrira, en mission pour les magazines américains Time et Newsweek, les principaux conflits du Moyen-Orient (Iran, Irak, Liban) et d'Amérique latine (Salvador, Nicaragua, Guatémala, Malouines). Basé à New York, il effectue un portrait de l'Amérique des années Reagan et réalise de nombreux reportages de société au coeur du pays. Il rejoint l'agence Sygma en 1986 et y crée Witness, une structure chargée de produire des reportages magazines en profondeur et de grande qualité : portrait du Japon, derniers goulags d'URSS, Jeux olympiques.
Les années 1980 marque pour Pierre Perrin le début d'un patient apprentissage, Correspondant l'agence Gamma puis freelance, il couvre les événements du Pays basque, la guerre du Liban ou la Pologne de Solidarnosc. Se projetant dans l'actualité, il y saisit l'instant et y exprime sa sensibilité personnelle, perceptible dans les reportages photos qu'il propose aux grands hebdomadaires français.